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28 mai, 2009 par martine piazzon sur froggy’s delight classé dans : presse theatre — theexchange @ 10:36 the exchange théâtre le funambule-montmartre (paris) mai 2009 comédie dramatique de cynthia mitchell, mise en scène de audrey krief-dunelle, avec françoise guiol, ombeline de la teyssonnière et alexandre guégan. la maladie d’amour est-elle curable ? est-il possible de trouver un objet de substitution qui permettra, par un mécanisme proche de la projection analytique, le transfert sur un autre du désir, des affects, des sentiments éprouvés pour s’en guérir, pour lutter contre la souffrance et se laver de l’humiliation causée par la tromperie et le mensonge ? et cet échange ne comporte-t-il pas un risque de répétition ou d’addiction encore plus névrotique ? c’est ce qu’explore, au plus proche de l’intime, dans une réflexion sur l’acte amoureux et le couple, cynthia mitchell, jeune auteur dramatique américaine à l’écriture très cinétique, dont la plume, experte en dialogues ciselés au scalpel, s’est nourrie du meilleur de la littérature américaine contemporaine, de tennessee williams à sam sheppard en passant par ceux de la beat generation et john cassavettes, avec « the exchange » qui opère une plongée en apnée dans cette occurrence. face à une rivale trop blonde, trop lisse, trop gentille, incarnée avec sobriété par ombeline de la teysonnière, elle, borderline, toujours au bord de la rupture, à qui françoise guiol, comédienne bouleversante, alchimique symbiose entre delphine seyrig et kim basinger, apporte la subtilité dans la fragilité et la détresse tragique. lui, personnage insaisissable, manipulateur-manipulé, superbement incarné par alexandre guégan au charme vénéneux et ambigu de marlon brando dans ses grands rôles. entre les deux, autour d’un pacte qui navigue entre dérive existentielle et domination érotique, la sarabande des corps, la quête de l’étreinte originelle et l’érotisme du désespoir que audrey krief-dunelle orchestre de manière époustouflante. cette dernière a effectué un remarquable et vrai travail de mise en scène et de scénographie réussissant, de plus, quasiment l’impossible sur la petite scène du théâtre le funambume-montmartre en ménageant trois espaces scéniques cohérents qui vont se dilater avec le jeu fascinant des comédiens. elle réussit parfaitement le parti pris de l’utilisation de ce qu’elle nomme « la grammaire cinématographique » pour imprimer au spectacle une scansion rythmique très précise qui agit de manière quasi subliminale sur l’imaginaire du spectateur. par ailleurs, elle a fait un choix judicieux et crédible pour la distribution des deux personnages principaux avec françoise guiol et alexandre guégan qui portent superbement ce huis clos à la fois déroutant et familier. mm www.froggydelight.com comments (0) 20 mai, 2009 une des représentations classé dans : non classé — theexchange @ 14:55 grégoirevoevodsky photographe www.voevodsky.net comments (0) 11 mai, 2009 chronique de guillaume charlet sur france inter classé dans : presse theatre — theexchange @ 9:43 par laure adler une chronique de … guillaume charlet . the exchange de cynthia mitchell mise en scène d’ audrey krief-dunelle avec françoise guiol, ombeline de la teyssonnière et alexandre guégan au théâtre du funambule montmartre du 4 au 27 mai : du lundi au mercredi à 20h. « the exchange » suit la déchéance amoureuse de lydia suite à l’abandon et la manipulation de son amant franck. lydia manque de sommeil, elle est usée et porte son corps comme un fardeau, elle ressent un besoin incommensurable de se nettoyer, de se purifier en rendant la noblesse aux paroles et aux mots.comme un rejet aux mensonges de son amant, lydia, la femme meurtrie, a besoin de sincérité.la franchise est malheureusement perçue comme une agression ; une visite amicale de lydia pour rencontrer et découvrir la femme de franck est interprétée comme une action de destruction et de jalousie par cette dernière. lydia est une femme lucide et fragile, dure et douce, animale et inoffensive. sa complexité est admirablement interprétée par la comédienne françoise guiol qui refuse son état dépressif, sans le nier, par une agitation corporelle constante. le travail du metteur en scène audrey krief-dunelle est d’une finesse exemplaire. elle prend le temps de nous montrer la solitude de son personnage, le mal être de cette femme déphasée par le manque de sommeil et qui tente d’expulser de son corps par des gestes s’apparentant à la danse, l’image et le souvenir de son drame. comment oublier ? la force du texte et de son adaptation résident dans le fait que le spectateur est délicatement happé par la mélancolie, le spleen de lydia et n’entrevoit qu’une issue tragique. mais lydia est prête à tout pour s’en sortir et pour retrouver l’équilibre; prête à se donner corps et âme à un homme qu’elle ne connaît pas et qui la rebute par sa « gentillesse », marque de faiblesse à son encontre. elle signe un pacte d’appartenance, d’abandon pour ce max en espérant qu’il arrivera avec le temps à la séduire et lui faire oublier franck. que vient faire ce max, personnage si prévenant, dans cette période de grand trouble où se trouve cette écorchée vive impitoyable ? comment fait-il pour résister aux humiliations des « je ne t’aime pas » continus et que cherche-t-il dans une relation qui semble vouée à l’échec tant son amour pour franck est humiliant pour lui ? là encore, la partition d’alexandre guégan dans le rôle de max mérite que l’on s’y arrête car il réussit le tour de force d’être sans cesse sur cette corde raide, à la limite de l’implosion et du mystère sur sa véritable identité et ses réelles motivations. c’est une lutte charnelle, animale qui se met en place petit à petit entre ces deux protagonistes. sans retenue, leurs étreintes repoussent l’heure des questions. peut-on remplacer un amour destructeur par un homme choisi au départ par dépit ? quels éléments déclencheurs peuvent permettre un transfert d’affects d’un être à un autre ? derrière cette relation si particulière se cache la question intemporelle de l’alchimie si complexe et changeante du désir et de l’admiration pour l’autre. la femme de franck représente la douceur, la bonté personnifiée quand lydia incarne la folie intouchable et démesurée de l’amour. les deux femmes s’aiment et se haïssent car elles portent en elles des qualités dont l’autre est dépourvue. l’admiration est égale à la souffrance et la frustration de ne pouvoir entièrement combler franck. la conversation avec lydia ébranle claire la jeune femme de franck. et dans ses yeux soudain se lit un doute : mon besoin effréné d’équilibre ne cache-il pas une existence vide de sens ? comments (0) 9 mai, 2009 un echange sans procedes classé dans : presse theatre — theexchange @ 16:38 un « echange » sans procédés il est toujours très difficile de ne pas systématiquement convoquer les noms de cassavetes ou de tennessee williams dès lors que l’on assiste à une joute sentimentale agencée en un genre de huis clos aux résonances pourtant très urbaines et dont les excès accusent inévitablement des échos para-psychanalytiques . et même si certes on y pense, l’une des nombreuses qualités de la pièce « the exchange » de cynthia mitchell est qu’elle s’affranchit de ces écrasantes tutelles en trouvant sa propre singularité grâce essentiellement à un remarquable travail de mise en scène – due à audrey krief- dunelle - et d’interprétation - françoise guiol, alexandre guégan, ombeline de la teysonnière : tous trois formidables - basé sur la suggestion, le pointillé, le non-dit. en bref : une forme d’épure, de minimalisme qui sont très souvent le fondement même du jeune théâtre d’auteur comme d’ailleurs du cinéma et d’un certain rock indépendants, ces deux derniers auréolant, et là aussi implicitement mais incontestablement cette pièce . mais si on ne saurait qualifier péjorativement cet « exchange » « d’auteuriste », c’est parce qu’il n’y a jamais trace ici de la moindre prétention ou de la référence,